mardi 6 mai 2008

intervention

Si j’écris encore c’est pour ne pas sombrer. C’est ça, ça doit être ça. Si j’écris encore maintenant, cette nuit, demain peut-être…c’est pour continuer d’exister. Dit comme ça ça fait tout de suite dramatique, mystérieux je sais pas, mais c’est comme ça. Hier on nageait dans des rivières de citronnade on dormait dans la barbe à papa nos oreillers c’étaient des chamallows Haribo, les roses et les blancs qu’on faisait griller au-dessus du feu l’été. Et même pas en été, dans la cheminée. On était vraiment des sales gosses. Surtout toi, finalement. Mais ça t’a pas suffi les rivières de coca, sans bulle pour moi, je flotte assez mal. Ça t’a pas suffi de croquer les ours en guimauve par la tête, la tête d’abord puis le corps. Et les ballades en barquettes à la fraise, le tour d’abord et la confiture. On glissait on coulait c’était pas grave on avait nos bouées Snoopy. J’écris n’importe quoi mais c’est toujours ça, c’est déjà ça, de gagné sur le temps. Demain il faut partir, on n’a plus le temps, surtout toi. On n’a pas le temps de recoudre tout ça il faut partir sans se retourner alors surtout fais bien attention à ne rien déchirer, de plus. On n’a plus le temps, mais moi ça va, j’ai ma corde en réglisse et je la lâcherai pas, t’avais qu’à pas tout manger maintenant c’est fini. Alors on attend ce soir on attend tous les deux dans la poussière. Á l’ombre de l’ombre de la table. Sous la chaise, on est vraiment deux chats. Mets ton chapeau, de paille, je craque une allumette et c’est parti on va rigoler, j’ai apporté des chamallows Haribo, et deux bâtons bien piquants, au bout. C’est pas la peine de pleurer maintenant, quand la lumière disparaîtra tu pourras, peut-être, mais pas là. Ce soir j’ai attaché ma corde autour de ma taille mais pas toi, parce que t’as tout mangé, déjà. Accroche-toi à un crocodile et fais ce que tu peux, pour rester à la surface, il reste du coca sans bulle, on flotte assez mal, tu verras. Fais ce que tu veux maintenant, moi j’écris, et c’est ça. Fais ce que tu veux mais moi, je reste là.



message personnel : ça te rappellera sans doute quelque chose Chicolini, et tu auras raison, je t'ai pompé tes idées, mais jamais ta grandiose ver...ve. Et merci pour tes textes délirants qui assistent ma folie, vraiment.


1 commentaire:

Anonyme a dit…

Quand j'ai lu les références haribiennes, j'ai couiné de joie. Et quand j'ai découvert la dédicace, j'ai regretté de ne plus avoir de culotte sur moi, si tu vois ce que je veux dire.

J'aime beaucoup le traitement que tu fais des références aux bonbons, ça me fait penser un peu à l'enfance perdue, à cette naïveté qu'on n'retrouvera jamais mais à laquelle on s'accroche comme des glands en continuant d'aller chercher tous les mardis matins un sachet de bonbons chez le boulanger du coin qui ouvre à 16h au lieu de 15h.

Bravo et continue d'écrire!

Lio, Chicolini Vertueux n'ayant jamais joué au docteur avec la petite Magali.